vendredi 17 juin 2011

Juste de l'émotion.

Tout d'abord, je tiens à présenter mes plus plates excuses à mes lecteurs. Oui mon deuxième billet fut trèèèèès long à venir. J'en suis sincèrement désolée, j'ai quelques circonstances atténuantes : un travail avec une amplitude horaire difficile, une vie sociale pas que virtuelle et une passion chronophage...Vous devinerez aisément laquelle ;) Bref une explication assez simple et qui me servira à chaque gros retard !

Pour ce nouvel article, j'avais déjà fait des choix et écrit des ébauches (quasi définitives d'ailleurs...)sur différents sujets qui me tiennent plus ou moins à cœur. Ne vous inquiétez pas, vous aurez très prochainement (si, si vraiment) ces nouveaux posts sous les yeux ! Mais voilà, je viens de finir la lecture d'un roman, un roman que j'ai aimé, et dont j'ai BESOIN de parler et de conseiller bien évidemment. Bref, c'est un livre qui m'a nouée le ventre jusqu'à la dernière ligne. Et même bien après je dois bien vous l'avouer...

Ce roman n'est pas encore sorti, ô grand privilège du Libraire de pouvoir lire des livres pas encore parus. Vous le trouverez sur les tables de rentrée littéraire dès le 24 août, dans toutes les bonnes librairies.
"Rien ne s'oppose à la nuit" de Delphine de Vigan. Son nouveau roman. Elle a déjà écrit plusieurs romans. En 2007, j'avais lu "No et moi", il y a d'ailleurs eu une adaptation ciné en 2010, que je n'ai pas vue. Je l'avais apprécié. C'était un bon roman. Puis, l'année dernière, "Les heures souterraines" m'avait émue aux larmes. Dévoré et adoré. Beau et bouleversant.

"Rien ne s'oppose à la nuit" est complètement différent.
Les écrivains aiment parler d'eux, de leur vie, de leurs blessures. Delphine de Vigan l'avait déjà fait avec "Jours sans faim",avec son passé anorexique. Elle nous livre ici la vie de sa mère, Lucille. Sa vraie vie, ou la réalité fantasmée par sa fille, ses frères, soeurs, amis, compagnons, et à travers Lucille sa famille, brisée, atypique. Je dis atypique, mais aucune famille ne ressemble à une autre tout en faisant écho à toutes les autres familles. La mienne, la vôtre, celle de vos amis. Différentes et cruellement semblables.

L'histoire de Lucille Poirier, troisième enfant d'une fratrie de neuf enfants, est semée de drames, suicides, dépression, rapports conflictuels,amours déçues et de fugaces moments de bonheur. Juste poignant. D'un côté, il y a Lucille, racontée par sa fille, des souvenirs de celle ci et ceux de sa famille, et de l'autre il y a les sentiments de Delphine, ce besoin d'écrire et cherchant une légitimmité à le faire. Un récit qui vous noue le ventre, qui vous atteint en plein cœur, qui vous marque.
Il y a Lisbeth, Barthélemy, Antonin, Jean-Marc, Milo, Justine, Violette, Tom , Georges et Liane, les parents. Différents, émouvants, quelque fois détestables. Et puis il y a Lucille, belle, silencieuse, malade, triste, seule, perdue, folle. Au travers des mots de ceux qui l'ont connue, aimée, haie même par moments, on essaye de l'attraper, l'étreindre, la comprendre la consoler et pourtant elle nous échappe, à chaque fois. Comme sur la couverture. Mystérieuse. Insaisissable. Et terriblement belle.

Ce récit nous offre ce qu'il y a de plus sombre, ce qu'il y a de plus lumineux dans la vie d'une famille, la mort d'un enfant, des suicides, de la colère, de la rancoeur mais aussi des rires, de douces folies et de l'amour, tellement d'amour.
Lisez le, riez, pleurez, vous l'aimerez.
Merci Delphine.



Et puis, si vous n'en avez pas assez des histoires de famille, si la vôtre vous parait encore complètement dingue, allez au ciné voir "Le complexe du castor" de Jodie Foster. Vous pourrez rire, pleurer, encore. Gros coup de coeur pour Anton Yelchin dans le rôle du fils de Walter Black (Mel Gibson).

Nous sommes ce que nos parents font de nous, qu'on le veuille ou non.

Noire Opale

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